La révolution alimentaire

La révolution alimentaire est le titre d’une conférence donnée par le Docteur Andreas Eenfeldt alias The diet doctor, en 2011, devant le Ancestral Health Symposium. Il y explique les erreurs proférées par la communauté scientifique et médicale depuis près de 30 ans, sur tout ce qui a trait à la diététique et à la perte de poids.

Pourquoi une épidémie d’obésité à travers le monde? Pourquoi le régime Low Carb est-il le mieux adapté à la population mondiale ?  Quelles sont les limites des régimes pauvres en matières grasses et surtout comment endiguer la montée du diabète, sont les réponses qu’il tente d’apporter durant la conférence.

J’ai voulu vous retranscrire cette conférence car j’ai applaudi un million de fois en la regardant. Il y a encore, malheureusement, trop de personnes qui pensent que réduire les matières grasses leur sauvera la vie, hors, on voit bien aujourd’hui les limites des régimes « low fat« , pauvre en matières grasses. Il y a une phrase à la fin qui m’a incitée à vous parler de tout ça. Le docteur se demande quel est le moyen de faire en sorte que le monde entier se réveille, et sa réponse est simple : en parler, créer des blogs, coacher ses amis, faire qu’ils en parlent… Voici donc ma modeste contribution :

Ps : Si vous comprenez l’anglais, le lien de la vidéo est en bas de l’article.

Voici le DAVID de Michel Ange. Il est  vraiment en forme et c’est un véritable chef d’oeuvre de la Renaissance. C’est à ça que David ressemble car il vit en Italie. Imaginons un instant qu’il déménage en Amérique. Il est bien différent n’est-ce pas ? Mais David n’est pas le seul dans ce cas car l’obésité est devenu un immense problème dans le monde occidental. Voici donc la question : Que pouvons-nous faire pour y remédier?

J’ai moi même essayé,  en Suède et j’ai ouvert un blog. Il avait près de 500 vues par jour la première année, 5000 un an après et 19000 aujourd’hui, preuve que les choses sont entrain de changer dans mon pays.


Mais pour bien comprendre le problème de l’obésité, remontons un peu dans le temps. Des millions d’années ont été nécessaires pour changer nos gènes et nous faire évoluer. L’épidémie d’obésité moderne, elle, n’a pas pris des millions d’années. En fait, elle a débuté il y a à peine 27 ans. Comment est-ce possible? Quelque chose a du changer dans notre environnement, dans notre manière de vivre… Qu’est-ce ?

1984

C’est à ce moment précis qu’à commencé une grande campagne pour apprendre au monde à avoir peur des matières grasses et du cholestérol. L’idée était que de la nourriture comme les œufs et le bacon faisaient augmenter le taux de cholestérol dans notre sang que cela provoquait des maladies du cœur. Quand la campagne a été lancée, tout cela était une théorie NON PROUVÉE, c’était donc un essai, une expérience. Déjà à l’époque, des scientifiques se méfiaient et pensaient aux conséquence néfastes imprévues, que d’arrêter de manger des matières grasses conduirait à manger quelque chose d’autre en grande quantité, à moins de vouloir être affamé tout le temps.

C’est très simple, si on mange moins de matières grasses, on mange plus de glucides comme le pain et le sucre. Quand ils sont absorbés dans le sang, le corps produit une hormone appelée insuline, l’hormone de stockage de la graisse. Plus on consomme de glucides, plus on fabrique de l’insuline, plus on stock de la graisse. Manger moins de matières grasses peut donc conduire à l’obésité.

Alors oui, il y a des personnes qui consomment beaucoup de féculents et qui ne sont pas gros. Les asiatiques par exemple consomment peu de graisses et beaucoup de riz. Oui mais voilà, ils mangent des féculents non raffinés ( riz brun), pas de la farine blanche. Ils ne mangent pas de sucre raffiné ni trop de fructose. Ils ont remplacé la matière grasse par des fruits et des légumes. Dans le monde moderne, nous n’avons pas remplacé les matières grasses par des fruits où du riz brun, nous l’avons remplacé par des donuts, du pain, des frittes et des sodas. Ce sont des glucides à digestion rapide qui font monter le taux de sucre dans notre sang. L’insuline arrive… et la prise de poids qui va avec.

Tout ceci n’est pas une théorie, nous avons vu ce que le régime « low fat » a provoqué depuis 1984. C’est spectaculaire. Penchons-nous un peu sur les chiffres et les études accomplies. Un an après le lancement de la campagne, les états en bleu affichaient un pourcentage de plus 10% d’obèse. En blanc, aucun problème d’obésité.

Les états en rouge affichent plus que plus de 30% de leur population est touchée par l’obésité. L’épidémie se propage comme un cancer et en à peine quelques décennies, être obèse est devenu quelque chose d’ordinaire. Il aura fallu moins d’une génération pour que cela arrive. Ce n’est visiblement pas qu’un problème génétique, c’est dû à l’environnement et ça a débuté quand on a commencé à manger des sucres raffinés et des féculents à la place des matières grasses. Et le problème c’est que l’obésité n’est pas juste un problème d’ordre esthétique. C’est une maladie liée directement au diabète, aux maladies cardiovasculaires, à la tension, à certains cancers et au taux de sucre dans le sang. L’épidémie ne ralentit pas, elle avance d’années en années. Quand tout cela finira-t-il ?

Des études ont été menées. En 2048 CHAQUE américain sera obèse ou en surpoids. Il faut réagir vite, et on peut très certainement apprendre beaucoup du modèle Suédois.

Un article est paru dans un prestigieux journal médical Suédois. les médecins étaient interloqués par le régime appelé LCHF ( Low carb High fat), un mode de vie pauvre en glucides où on réduit le sucre et les féculents comme le pain. Le but est non seulement de perdre du poids, mais aussi d’être en meilleure santé. Le focus est fait sur la vraie nourriture comme le poisson, les viandes, les légumes, ainsi que sur les matières grasses comme le fromage, la crème et le beurre. Aucunes restrictions sur les matières grasses saturées. Alors que de 1985 à 2008, les ventes de beurre ont diminué en Suède et que l’obésité à atteint des sommets, comment en est-on arrivés à ce que des docteurs reconnaissent les bienfaits du LCHF?

Tout est parti d’une femme, le docteur Annick Dahlguist. En surpoids, elle s’est lancée dans un programme low carb et les résultats étaient probants. Elle a commencé à en parler à ses patients et eux même ont perdu du poids. Après avoir lancé un blog dédié au mode de vie low carb, des diététiciens ont contacté les autorités médicales pour la dénoncer. Ils voulaient la radier et lui enlever le droit d’exercer.

Comment croire en effet que les matières grasses étaient bonnes pour la santé et diminuaient les risques de diabète et autres maladies tout en faisant perdre du poids? Pendant deux ans, on a statué sur son sort et des études ont été menées. Le résultat de ces études était le suivant : le mode de vie low carb ne fait aucun mal à la santé, il n’est la cause d’aucun problème.

L’affaire était partout dans les médias. Comment des aliments qu’on avait jugé mauvais pour la santé pouvaient être approuvés par les plus éminentes autorités médicales ? La révolution était en marche. Aujourd’hui, 23% des Suédois mangent low carb ! Après des décennies de débats, on a maintenant la réponse : le low fat ( régime pauvre en matières grasses) n’a aucun effet sur la santé cardiovasculaire. Ne pas manger de matières grasses ne fait pas vivre plus longtemps.

Et le cholestérol dans tout ça?

Il est vrai qu’éviter les matières grasses et le beurre fait baisser le taux de cholestérol. Mais c’est plus compliqué que cela, car c’est le HDL,  bon cholestérol qui diminue et non le mauvais. La peur du cholestérol et des matières grasses saturées est à la base de tous les conseils nutritionnels donnés ces dernières années. Ces fondations sont fausses, il est temps d’arrêter de donner de mauvais conseils. 

On a longtemps cru que la terre était le centre de l’univers. Cela a pris du temps aux scientifiques d’admettre que c’était faux. Ils ont changé d’avis avec le temps. On a trop dit que peu importe ce que l’on mangeait, c’étaient les calories et les matières grasses qui comptaient. Il s’avère que là aussi, ce n’est pas aussi simple.

Aujourd’hui encore, on donne de mauvais conseils à nos patients, en leur disant de réduire les aliments gras. Et que se passe-t-il lorsqu’ils échouent en suivant ces conseils ? On considère que ce sont des fainéants incurables et et on coupe leur estomac pour les faire arrêter de manger. L’opération gastrique qui consiste à couper l’estomac est la plus commune au monde. Alors comme ça, on enlève des organes essentiels au bon fonctionnement du corps.

On essaie d’adapter nos corps à la nourriture industrielle par le biais de la chirurgie. Pourquoi ne pas commencer par donner de meilleurs conseils et leur dire d’éviter les sucres et les féculents ?

Le régime LCHF n’est pas seulement excellent en terme de perte de poids, ce n’est pas le seule but. Vivre en bonne santé en est le moteur principal. Le mode de vie low carb produit du bon cholestérol, fait chuter la tension, diminue le taux de sucre dans le sang et améliore le mode de vie des diabétiques. Parlons justement du diabète. Il est causé comme tout le monde le sait, par un excès de sucre dans le sang. D’où vient ce sucre ? Il vient en majeure partie de notre alimentation. En 1985, il y avait 30 millions de diabétiques dans le monde. Selon une étude, il y en aura 438 millions en 2030. Et les diabétiques n’iront pas mieux, ils vont être un peu plus malades chaque année. Peut être leur a-t-on donné à eux aussi de mauvais conseils ?

La base de leur pyramide alimentaire repose sur des féculents. C’est à mourir de rire. En 1917, des scientifiques avaient déjà tout compris et dans un livre de recettes dédiés aux malades, ils interdisaient formellement tous les sucres ( féculents, farine, sucre de table) et privilégiaient les huiles, beurre, fromages et légumes. C’était en 1917, il y a presque 100 ans. Dans un livre de cuisine pour diabétique actuel, distribué en Suède, les conseils sont de manger des sucres lents, et tout autre nourriture qui fait doucement augmenter le taux de sucre dans le sang. Il est recommander d’abuser du pain, des pâtes, riz, pommes de terre et fruits. N’y a-t-il pas un problème ?

Ce qu’il faut savoir, c’est que ce guide de cuisine Suédois a été distribué par une compagnie pharmaceutique connue pour commercialiser un médicament… qui fait baisser le taux de sucre dans le sang. C’est un cercle vicieux dont ils sont les premiers à jouir. Les patients diabétiques suivent le guide, le taux de sucre dans leur sang augmente, leur santé décline, ils achètent le médicament et la compagnie se fait plein d’argent sur leur dos.

Comment changer tout cela? 

Ce sera dur car il y a beaucoup d’intérêts économiques là dedans de la part de compagnies pharmaceutiques et alimentaires. Vous imaginez, le département de l’agriculture américaine dire aux gens d’arrêter de manger des céréales ? Eux, ne veulent pas que les choses changent.

Le changement doit venir d’en dessous, de personnes comme vous et moi. Comment ? Je crois en la propagation virale de cette idée. Si nous avons une idée, une méthode, qu’on la fait essayer à nos amis, qu’ils se sentent mieux, en parlent à leurs amis, leurs collèges… Tout cela va se propager comme un virus. Mais un bon virus. On peut aussi utiliser les médias, les blogs, la télé… Je pense aussi que les communautés Paléo et Low carb ont beaucoup à apprendre l’une de l’autre. Il faudrait se concentrer sur les bienfaits des deux méthodes non seulement sur la perte de poids, mais aussi sur la santé. Privilégier la vraie nourriture et ne pas tomber dans le piège des produits tout faits qui peuvent aussi être low carb. 

Prenons pour exemple, les cookies de la marque Atkins. C’est une marque qui se décrédibilise elle-même en vendant ce genre de choses. L’ingrédient principal dans ces cookies est la fleur de blé et l’alcool de sucre. Et ils se targuent d’être « low carb » … Concentrons-nous sur la vraie nourriture, le poisson, la viande, les légumes et si on l’ose: le beurre. Ne soyons pas pour autant dogmatiques où trop religieux, mais continuons de nous informer, soyons ouverts et apprenons les uns des autres. Si nous le faisons, nous n’aurons plus peur des gros groupes industriels. 

Et pour finir, cette citation de Victor Hugo:

Il n’est rien au monde d’aussi puissant qu’une idée dont l’heure est venue.